Monday, 6 September 2010

DÉCÈS ACCIDENTEL DE TROIS SÉMINARISTES D'ECÔNE

Décès accidentel de trois séminaristes de Flavigny

Localisation: Mantes la jolie

Sujet: Décès accidentel de trois séminaristes de Flavigny Jeu 12 Fév 2009 - 20:11

Chère famille et chers amis,

Voici ce que je viens de recevoir. Certains ont sûrement déjà été mis au courant, et cette lettre écrite par un séminariste témoin relate les faits exacts

Lettre sur les circonstance de l'accident de montagne d'Ecône

Peut-être certains d’entre vous l’ont-ils déjà appris, sinon je tiens à vous en informer, ne serait-ce que pour remédier aux informations incomplètes, une rude épreuve a frappé hier le Séminaire d’Ecône. Trois séminaristes de 3ème année ont en effet trouvé la mort en montagne, dans une avalanche (pour ceux qui les connaissent, il s’agit de Jean-Baptiste Després (22 ans), Raymond Guérin (22 ans) et Michaël Sabak (20 ans)).
Après les examens semestriels, nous avions 4 jours de « vacances », avec sorties libres. Ce mercredi 11 février 2009, nous avions décidé, nous sept séminaristes (tous de 3ème année, tous français) de sortir pour la journée en montagne ; au programme : marche en raquettes vers un refuge, grillades, et redescente dans la soirée, pour être de retour au séminaire à 18h30. Nous sommes donc partis vers 09h00 du séminaire, avons laissé la voiture à 10h30, et de là, sommes partis en raquettes dans la neige vierge, sur un sentier qui conduisait à un grand barrage hydroélectrique, en altitude. Parvenus au sommet du barrage vers 12h45, un panneau indiquait notre refuge à encore 1h20 de marche, de marche normale. Mais le sentier qui y conduisait était recouvert d’1m50 de neige, et était vierge de toute trace, si bien qu’il nous fallait nous-même faire la trace en raquettes. Ce sentier surplombait le lac, à 50 m au-dessus de lui. Nous étions deux à ne pas vouloir y aller, fatigués, affamés… aussi marchions-nous en retrait par rapport aux autres, 50 m derrière eux. A un moment, le sentier contournait un rocher en surplomb du lac, et ils disparurent à nos yeux. L’un d’eux pourtant, voulant savoir ce que nous faisions, est revenu sur ses pas, et réapparut de derrière le rocher. Nous échangeâmes quelques mots, et tous deux le rejoignîmes. Alors, regardant vers le groupe qui nous précédait, nous ne vîmes que les traces qui s’arrêtaient, à 40 m de nous, une traînée d’avalanche, et en contrebas, la glace du lac brisée avec les restes de l’avalanche, mais nous ne distinguions rien d’autre, la réverbération de la neige nous aveuglant, et le tout se trouvant à 100m de nous. Nous comprîmes aussitôt, tous trois, le drame qui venait de se dérouler. Voyant que nous ne pouvions en aucun cas leur venir en aide, nous repartîmes en direction du barrage, il était 13h. Après quelques minutes de course difficile, nous atteignions la « maison des gardiens du barrage ». La porte était ouverte, la maison déserte, et près de la porte, un téléphone : la Providence. J’appelais alors au 112, et le centre de secouristes de montagne me répondit immédiatement. Quatre personnes étaient alors dans l’avalanche, peut-être dans le lac même. En un temps record(15 mn), 2 « alouettes III »arrivaient sur les lieux, et au bout d’1/2 h, ramenaient un de mes meilleurs amis, Eric Peron :celui-ci n’avait pas perdu connaissance, et, totalement sous la neige, avait avec son bras ménagé une poche d’air devant sa bouche, ce qui le sauva. Peu après, il s’aperçut que la neige était plus blanche au-dessus de lui :devinant qu’il était proche de la surface, (il avait les pieds dans l’eau du lac, et était bloqué jusqu’à la ceinture) il ménagea un puits avec son bras libre, qui atteint la surface de la neige en effet, et il eut la présence d’esprit de défaire son écharpe, et de la jeter par le puits. Les sauveteurs la virent, et avec les chiens, le dégagèrent. Il leur indiqua un confrère, Raymond, dont il voyait les pieds : celui-ci était déjà mort. Nous, de la maison du gardien, nous vîmes donc Eric arriver, puis Raymond ; Eric marchait et semblait bien, mais Raymond était couché, nous ne fûmes avertis que plus tard qu’il était mort. Vers 15h, on nous emmena en hélicoptère (c’était mon baptême de l’air…) à la base des sauveteurs, à Sion, où la police nous prit en charge. Eric était déjà à l’hôpital, et allait bien, sans aucune fracture. On nous retînt très longtemps au centre de police, pour l’enquête du drame. En tant que le plus âgé des témoins, on me fit faire un long rapport, que les deux autres confirmèrent. Entre-temps nous avions appris que Raymond était décédé, et que Jean-Baptiste et Michaël n’étant toujours pas retrouvés, ils n’avaient plus de chance de s’en sortir. Le soir, à 19h, on nous amena au centre funéraire, où se trouvait déjà Eric, auprès du corps de Raymond. A 20h30 nous étions ramenés tous quatre au séminaire. Les recherches ont été arrêtées pendant la nuit, et ont repris ce matin.
Voilà le récit du drame. Ici tout le monde est sous le choc. Trois jeunes et belles âmes ont retrouvé le Père éternel. Quatre miraculés (puisque si nous n’avions pas hésité, nous tombions tous dans l’avalanche, et, personne ne pouvant donner l’alerte, les recherches auraient commencé à 19h, trop tard pour nous sept. Les voies de Dieu sont impénétrables) remercient le Seigneur pour la vie qu’Il a daigné leur laisser, et pleurent la mort de leurs amis. Je vous demande instamment vos prières pour ces âmes défuntes, pour leurs familles rudement éprouvées, et pour vous unir à notre gratitude envers la miséricorde céleste, de nous avoir laissé la vie.

Requiescant in Pace


Merci Anne M

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http://paroissesaintjean.frbb.net/nos-joies-nos-peines-f25/deces-accidentel-de-trois-seminaristes-de-flavigny-t741.htm

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