Sam 01 Jui 2002 |00:00
L’abbé Jean-Yves Cottard, a comparu jeudi devant la cour d’appel de Poitiers. Une ultime tentative d’éviter la prison. la justice lui reproche sa responsabilité dans la mort, le 22 juillet 1999, de quatre scouts et d’un plaisancier lors d’un naufrage au large de Perros-Guirec. L’avocat général a réclamé la confirmation de la peine déjà infligée au prêtre: 18 mois de prison ferme. La cour a mis sa décision en délibéré au 5 juillet. C’est la deuxième fois que l’abbé en soutane noire, qui n’a passé que 20 jours en détention et vit dans une communauté intégriste, comparaît devant une cour d’appel.Ses avocats s’étaient pourvus en cassation pour qu’ils puissent bénéficier de la nouvelle loi sur les délits non intentionnels, en principe plus douce pour les justiciables. Ils avaient gagné puisque la Cour de cassation avait annulé en octobre 2001 sa condamnation à 4 ans de prison dont 18 mois ferme.Au contraire le président de la cour, Alain Albert, n’a eu de cesse de noyer l’ecclésiastique dans ses contradictions et l’avocate générale, Béatrice Sallaberry, a égrené un long chapelet de manquements à la sécurité. Dans un réquisitoire sévère et passionné, l’avocate générale a estimé que l’abbé, rabaissé au rang de « Monsieur Cottard », avait « créé les conditions du naufrage » et était pénalement responsable du drame. Elle a réclamé la même peine que celle infligée depuis le début de l’affaire.« Chronique d’une mort annoncée »Quand la tragédie s’est produite, par une mer déchaînée, l’abbé, censé surveiller ses scouts aux jumelles, déjeunait tranquillement au restaurant. C’est lui seul qui avait décidé que sept passagers d’une Caravelle mal entretenue -(prévue pour six) devaient prendre la mer à 8 heures du matin, alors qu’ils étaient déjà épuisés par deux journées précédentes de navigation et qu’ils avaient montré leurs limites dans la maîtrise du voilier-école.Mais, en vertu des conceptions pédagogiques autoritaires de l’abbé intégriste, les enfants, âgés de 12 à 17 ans, devaient « racheter leur image » après leurs échecs.L’abbé Cottard n’avait alerté les secours que sept heures plus tard après le retour prévu du bateau, de surcroît en leur donnant une mauvaise localisation, ce qui avait retardé leur intervention. Un navire de plaisance avait porté secours aux adolescents en détresse, en état d’hypothermie, dont quatre ont perdu la vie.L’un des trois navigateurs, Guillaume Castanet, 31 ans, était tombé à l’eau au cours du sauvetage. C’était la « chronique d’une mort annoncée » a déclaré à la presse sa mère, Dominique Sigogneau, une des deux parties civiles.
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